Chanter c’est prier deux fois

 

Au monastère, nos activités sont multiples, mais il en est une qui est fondamentale pour notre communauté : le chant !

« La communauté se retrouve chaque matin dans le chant, elle se réunit régulièrement au cours de la journée pour chanter, et ses membres se quittent chaque soir en chantant, de manière que cela imprègne tout le reste de notre existence. » Oliveto Gerardin, Confession d’un jeune moine

 

Le chant, en unissant nos voix, permet aussi d’unir nos cœurs.

Nous les accordons pour la liturgie mais nous apprécions de chanter également pendant certaines récréations en communauté et lors de nos apostolats.

Benoit XVI, dans son homélie de la veillée pascale en 2009,s’exprimait ainsi : « Mais qu’arrive-t-il lorsqu’une personne est touchée par la lumière de la Résurrection et entre ainsi en contact avec la Vie même, avec la Vérité et avec l’Amour ? Elle ne peut pas se contenter simplement d’en parler. Parler ne suffit plus. Elle doit chanter. L’acte de chanter est mentionné pour la première fois dans la Bible après le passage de la Mer Rouge. Israël s’est libéré de l’esclavage. »

Notre chant sera donc l’expression de notre joie d’être sauvées par le Christ Rédempteur qui nous a fait devenir enfants de Dieu. Il sera aussi l’expression de notre Amour envers Celui qui nous a appelés à Le suivre et expression de notre louange envers la Trinité Sainte.

En effet, la louange est intimement liée au chant d’après Saint Augustin, toute notre existence doit être une louange : « Que notre vie, non pas seulement notre langue, chante ce nouveau cantique. » (11ème commentaire sur le ps 32)

Par ailleurs, notre vie est un pèlerinage vers la Patrie, et si nous marchons vers elle c’est parce que nous l’aimons. Or quand on aime, on chante. Nous devons donc chanter et louer le Seigneur car le chant aide à surmonter les difficultés de la route. Le chant nous donne force et courage pour continuer à marcher sur la route du Seigneur. (P Garcia)

 

Saint Augustin a beaucoup écrit à ce sujet, en voici quelques extraits :

« Aujourd’hui donc mes frères, chantons, non pour charmer notre repos, mais pour soulager notre fardeau. Chante, comme a coutume de le faire le voyageur : chante, mais en marchant ; oublie ta fatigue en chantant ; mais prends garde à la paresse ! Chante et marche. Qu’est-ce à dire : marche ? Progresse, progresse en bien ; car au dire de l’Apôtre, il y en a qui progressent en mal. (2 Tim 3, 13) Pour toi aussi la marche est in progrès, mais que ce soit un progrès en bien, progrès en rectitude de foi, progrès en pureté de vie. Chante et marche, sans te tromper de route, sans revenir en arrière, sans piétiner sur place : Chante et marche ! » (Serm 256, 3)

« C’est la joie qui fait chanter ; mais à y regarder de plus près, c’est aussi l’amour, et celui seul qui sait aimer la nouvelle vie, sait bien chanter le cantique nouveau. » (Serm 34,L)

« Durant le temps où nous sommes, le temps de notre pèlerinage, cet alleluia que nous répétons, nous est comme un viatique consolateur ; l’alleluia et aujourd’hui le cantique du voyageur : par un chemin difficilenous tendons à la patrie tranquille, où toute action ayant cessée, notre unique occupation sera alléluia. » (Serm 255, 1)

 

« Vous ne devez pas croire que vous allez défaillir de louer car la louange est comme la nourriture. Plus vous louez, plus grandes sont vos forces et plus doux Celui que vous louez. »

« Nous ne chantons pas simplement avec les lèvres et la bouche. Il y a aussi un cantique intérieur car il y a quelqu’un qui écoute avec des oreilles intérieures. Chantons avec la voix pour exciter notre cœur, chantons avec le cœur pour lui faire plaisir. » (En in ps 147, 5)

 

« Un seul cœur, une seule âme »…un seul chœur !