Appel à la prière par Mgr Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne
Au cœur de l’épreuve nous nous tournerons vers le Seigneur. Votre évêque s’unit à vous
tous pour porter dans la prière les malades, le personnel hospitalier si lourdement chargé,
les familles dans l’épreuve. Ma prière s’étend aux ministres ordonnés du diocèse, aux
communautés religieuses et à tous les laïcs. Que chacun d’entre nous trouve dans cette
épreuve l’occasion de manifester sa charité fraternelle, ne serait-ce qu’en entretenant des
liens téléphoniques ou informatiques avec les isolés, les plus faibles, que notre capacité à aider les malades et leurs familles manifeste l’amour du Seigneur et qu’au cœur de ce temps de détresse nous conservions notre confiance dans le Dieu que le Christ nous a révélé. Que partout notre prière soit unanime.
Seigneur notre Dieu, regarde tes enfants confrontés à l’épidémie et pour certains à l’angoisse, à la mort ou au deuil, Tu es notre Père et nous nous tournons vers toi.
Seigneur Jésus, en toi Dieu s’est pour toujours uni à notre humanité, viens à notre aide dans le péril, toi qui est passé en faisant le bien, toi l’ami des hommes, viens au secours de notre misère.
Esprit Saint, toi l’amour du Père et du Fils, fortifie notre foi, soutiens notre charité et rends-la inventive.
Sainte Marie, Mère de Dieu, toi vers qui tes fils du Pays d’Aude se sont toujours tournés dans l’adversité, prie ton Fils de nous sauver de l’épreuve présente.
Et vous tous les saints de notre diocèse intercédez avec nous, saint Sébastien que nos pères ont invoqué dans les épidémies, saint Roch qui soigna les malades, leur portant
la guérison, saint Jean-François Régis qui affronta la peste, bienheureux Louis Ormières qui vint au secours de nos villages éprouvés par le choléra.
Que Dieu donne la force aux soignants, le courage aux bien portants, la confiance aux malades et à nous tous qu’il accorde le salut et la paix. Amen.
+ Alain PLANET
Prière du pape François
Ô Marie,
Tu brilles toujours sur notre chemin comme un signe de salut et d’espoir.
Nous nous confions à toi, Santé des malades, qui auprès de la Croix,
a été associée à la douleur de Jésus, en restant ferme dans la foi.
Tu sais de quoi nous avons besoin et nous sommes sûrs que tu y pourvoiras
pour que, comme à Cana de Galilée, la joie et la fête reviennent
après cette épreuve.
Aide-nous, Mère de l’amour divin, à nous conformer à la volonté du Père
et à faire ce que nous dira Jésus, qui a pris sur lui nos souffrances
et s’est chargé de nos douleurs pour nous conduire à travers la Croix,
à la joie de la résurrection.
Sous Ta protection, nous cherchons refuge,
Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas les
suppliques de ceux d'entre nous qui sont dans
l’épreuve, et délivre-nous de tout danger,
ô Vierge glorieuse et bénie. Amen.
Voir l’article sur le chapelet à la Miséricorde Divine
« JE RESTE À LA MAISON, SEIGNEUR ! »
Je reste à la maison, Seigneur ! Et aujourd’hui, je m’en rends compte,
tu m’as appris cela, demeurant obéissant au Père, pendant trente ans dans la maison de Nazareth,
en attente de la grande mission.
Je reste à la maison, Seigneur, et dans l’atelier de Joseph, ton gardien et le mien, j’apprends à travailler, à obéir, pour arrondir les angles de ma vie et te préparer une œuvre d’art.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et je sais que je ne suis pas seul parce que Marie, comme toute mère, est dans la pièce à côté, en train de faire des corvées et de préparer le déjeuner pour nous tous, la famille de Dieu.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et je le fais de manière responsable pour mon propre bien, pour la santé de ma ville, de mes proches, et pour le bien de mon frère, que tu as mis à côté de moi, me demandant de m’en occuper dans le jardin de la vie.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et dans le silence de Nazareth, je m’engage à prier, à lire, étudier, méditer, être utile pour les petits travaux, afin de rendre notre maison plus belle et plus accueillante.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et le matin, je te remercie pour le nouveau jour que tu me donnes, en essayant de ne pas la gâcher et l’accueillir avec émerveillement, comme un cadeau et une surprise de Pâques.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et à midi, je recevrai la salutation de l’ange, je me rendrai utile pour l’amour, en communion avec toi qui t’es fait chair pour habiter parmi nous ; et, fatigué par le voyage, assoiffé, je te rencontrerai au puits de Jacob, et assoiffé d’amour sur la Croix.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et si le soir me prend la mélancolie, je t’invoquerai comme les disciples d’Emmaüs : reste avec nous, le soir est arrivé et le soleil se couche.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et dans la nuit, en communion de prière avec les nombreux malades, les personnes seules et tous les soignants , j’attendrai l’aurore pour chanter à nouveau ta miséricorde et dire à tout le monde que, dans les tempêtes, tu as été mon refuge.
Je reste à la maison, Seigneur ! Et je ne me sens pas seul et abandonné, parce que tu me l’as dit : je suis avec vous tous les jours. oui, et surtout en ces jours de confusion, ô Seigneur, dans lesquels, si ma présence n’est pas nécessaire, je vais atteindre chacun, uniquement avec les ailes de la prière.
Amen
(prière d’un prêtre italien en quarantaine dont le frère prêtre est mort du covid-19)
Acte de Communion spirituelle de Saint Padre Pio
Mon Dieu, je crois que vous êtes (ici) présent dans le Saint-Sacrement. Je vous aime par-dessus toutes choses et je désire ardemment vous recevoir. Mais puisque, en ce moment, je ne peux le faire sacramentellement, venez au moins spirituellement dans mon cœur. Comme si vous y étiez déjà présent, je vous adore et je m’unis entièrement à vous ; ne permettez pas que je me sépare jamais de vous.
Acte de Communion spirituelle proposée par Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes
« Seigneur Jésus, je crois fermement que Tu es présent dans le Saint Sacrement de l’Eucharistie. Je T’aime plus que tout et je Te désire de toute mon âme. « Après toi languit ma chair comme une terre assoiffée » (psaume 62)
Je voudrais Te recevoir aujourd’hui avec tout l’amour de la Vierge Marie, avec la joie et la ferveur des saints. Puisque je suis empêché de Te recevoir sacramentellement, viens au moins spirituellement visiter mon âme. En ce temps de carême, que ce jeûne eucharistique auquel je suis contraint me fasse communier à Tes souffrances et surtout, au sentiment d’abandon que Tu as éprouvé sur la Croix lorsque Tu t’es écrié : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ».
Que ce jeûne sacramentel me fasse communier aux sentiments de Ta Très Sainte Mère et de Saint Joseph quand ils T’ont perdu au temple de Jérusalem, aux sentiments de Ta Sainte mère quand elle Te reçut, sans vie, au pied de la Croix.
Que ce jeûne eucharistique me fasse communier aux souffrances de Ton Corps mystique, l’Église, partout dans le monde où les persécutions, ou l’absence de prêtres, font obstacle à toute vie sacramentelle.
Que ce jeûne sacramentel me fasse comprendre que l’Eucharistie est un don surabondant de Ton amour et pas un dû en vue de mon confort spirituel.
Que ce jeûne eucharistique soit une réparation pour toutes les fois où je T’ai reçu dans un coeur mal préparé, avec tiédeur, avec indifférence, sans amour et sans action de grâce.
Que ce jeûne sacramentel creuse toujours davantage ma faim de Te recevoir réellement et substantiellement avec Ton corps, Ton sang, Ton âme et Ta divinité lorsque les circonstances me le permettront. Et d’ici là, Seigneur Jésus, viens nous visiter spirituellement par Ta grâce pour nous fortifier dans nos épreuves.
Maranatha, viens Seigneur Jésus!
Homélie du Père Benoit pour le dimanche de laetare, le 22 mars 2020 à l’église Mater Dei d’Azille
« Réjouissez-vous, tressaillez de joie, exultez ! » (introït)
Chères sœurs,
L’Église serait-elle sourde, serait-elle aveugle pour nous inviter à la joie en ce temps de crise ?
Ne voit-elle pas l’épidémie se répandre, les milliers de malades et de morts ? N’entend-elle pas la détresse de ses fils confinés, malades ou mourants, isolés de leur famille, sans les sacrements ? Ne voit-elle pas
tout ceux qui ne peuvent travailler, la faillites des entreprises, les difficultés multiples ? La plupart de ceux qui aiment Dieu ne peuvent même plus se rassembler (cf. Introït) pour participer à la messe.
Comment l’Église peut-elle chanter et répéter : Réjouissez-vous, tressaillez de joie, exultez ?
Les média et les politiques sont déjà suffisamment anxiogène. En ce dimanche de mi-Carême, l’Église nous invite à prendre de la hauteur, à regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.
Certes, la situation est douloureuse et l’Église compatit, demande la consolation du Père tout Puissant comme dans l’oraison de Collecte. Néanmoins, elle nous invite à la joie car nous avons de fait mille
occasions d’être heureux : le printemps est arrivé, la nature se réveille, les oiseaux chantent, la vie éclate de partout, le soleil brille et réchauffe. Il y a moins de bruit de voiture, de pollution. N’est-ce pas merveilleux ! La générosité et le dévouement des personnels soignants et de nombreuses professions révèlent le meilleur de l’homme. Un bel élan de prière d’intercession s’élève dans le monde entier afin de se soutenir mutuellement. La créativité des pasteurs et des fidèles inventent de nouveaux moyens pour transmettre la bonne nouvelle et apporter un certain réconfort. La pénitencerie apostolique vient même de
rappeler et d’élargir la possibilité de bénéficier chaque jour d’une indulgence plénière pour les « fidèles affectés par le Conoravirus ainsi qu’au personnel de la santé, à leurs proches et à tous ceux qui prennent
soin d’eux à quelque titre, y compris par la prière » : sachons profiter et faire profiter de ce trésor de Grâce.
Réjouissez-vous, tressaillez de joie, exultez !
Ce temps de crise sanitaire, sociale, économique et spirituelle en lien avec la liturgie de ce jour nous pose finalement une question : en qui ou en quoi mettons nous notre joie ? Notre société mettait sa joie dans la santé, le pouvoir, le loisir, surprotégée par l’état providence et les assurances tout risque. Il n’a fallu qu’un minuscule virus pour terrasser cette chimère monstrueuse. La santé, le pouvoir, les loisirs sont des réalités bonnes mais elle ne peuvent combler le cœur de l’homme. Alors en qui ou en quoi
mettons-nous notre joie ? « Je me suis réjoui car on m’a dit : allons à la maison du Seigneur ! » (introït)
Notre joie se trouve en Dieu : lui seul est la source de toute joie, lui seul peut combler notre cœur. Nous sommes en route, en chemin, en pèlerinage vers Dieu ; Nous ne sommes pas encore arrivés, la route est longue, la route est dure. Nous souffrons, nous peinons mais nous avançons ; Néanmoins, nous sommes heureux d’avancer, de nous rapprocher du terme de notre route : la Patrie, la Jérusalem céleste. « Chante et marche » s’exclame saint Augustin. Chante ta joie d’être sauvé, d’être aimé infiniment par Dieu, d’être
membre de l’Église. Chante les merveilles du Seigneur : les sacrements, la vie religieuse, l’amour infini de Dieu. Chante et Marche, ne cesse pas d’avancer, offre tes souffrances par amour : elles te configurent
au Christ et participent au salut du monde. Chante et marche sur le chemin de la vie.
Au cours de ce long chemin dans le désert vers la terre promise, Dieu répond à la détresse de son peuple ; de même qu’il a donné la manne aux hébreux, de même il nous donne le pain de vie, le pain
quotidien, le pain « supersubstantiel[1] » demandé dans le Pater. Jésus se donne lui même avec surabondance (cf. évangile). C’est la nourriture de la route, le viatique du ciel : « Qui mange ma chair et
boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. » Que pouvons nous désirer de mieux ? Le jeûne eucharistique imposé à de nombreux chrétiens nous rappelle que l’eucharistie n’est pas
un dû mais un don, et même le plus beau des cadeaux. O Seigneur, augmentez ma faim de Jésus Hostie et
venez en tous ces chrétiens qui ne peuvent faire qu’une communion spirituelle !
Au terme de notre pèlerinage, il n’y aura plus de souffrance, plus de mort, plus de Coronavirus.
Nous serons comblés par la vision bienheureuse en compagnie de tous les saints et des anges. Nous
recevrons la couronne véritable, la corona vera, celle des témoins du Christ. Dès ici bas, nous participons à
cette béatitude par la grâce : grâce d’être Fils de Dieu, d’être membre du Corps du Christ. Oui, en vérité,
Réjouissez-vous, tressaillez de joie, exultez ! Car le Seigneur ne cesse de nous rassasier par sa consolation
(introït) : il est l’Emmanuel, Dieu portant en nous et avec nous nos souffrances. Alors, « Qui nous
séparera de [notre joie]? La tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, les périls? […] j’en ai certitude,
ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances ni aucune autre créature ne
pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ-Jésus notre Seigneur. » (Rm 8, 35-39) Tel
est ma joie, nul ne me l’ôtera. Amen !
[1] traduction littérale du Pater en grec